Rencontres du Végétal d'Angers Le végétal, une carte à jouer pour garder la forme

Santé, bien-être et environnement sont des défis pour la recherche et l'expérimentation en plantes spécialisées...

L'édition 2013 des Rencontres du Végétal, septièmes du nom, a confirmé la vocation de ce colloque biennal à jouer le rôle de passeur entre la recherche et le développement. Pourtant, la trame choisie a amené à faire le grand écart entre les sessions thématiques par filière ou propos transversaux, comme celui de l'approche paysagère et territoriale. Monique Bodson, chercheuse à l'université de Liège-Gembloux (Belgique) et présidente du conseil scientifique, a rappelé le souci de transfert de connaissances en vue de soutenir l'activité entrepreneuriale du végétal spécialisé.

Les allergies, difficiles à traiter...Les usages thérapeutiques et de bien-être des végétaux horticoles sont multiples pour le particulier ou les espaces publics : ornement classique, bien-être lié à un environnement végétal ou végétalisé (murs et toitures), jardinage nourricier... Surfant déjà (trop ?) sur la mode des plants maraîchers et aromatiques, les professionnels peuvent tirer parti des perspectives offertes en santé humaine par les plantes médicinales, dont les aromatiques à double fin comme le romarin et la menthe, et des plantes assainissant l'air intérieur. Kurt Hostettmann, docteur en chimie, professeur et chercheur, a dressé un panorama du potentiel des plantes pour la prévention de la maladie d'Alzheimer et de certains cancers.Quelques pistes (action antioxydante, ralentissement des pertes cognitives...) existent en médecine traditionnelle depuis des siècles. Rhodiola rosea ou Sedum rosea (orpin rose), employé de très longue date dans les pays scandinaves et en Russie pour réduire la fatigue et le stress, est peut-être prometteur pour atténuer les troubles cognitifs. Dans la même veine, l'engouement pour les petits fruits (framboise, myrtille, argousier...) aux bénéfices avérés, profiterait au marché de la pépinière. Les allergies sont, quant à elles, difficiles à traiter en horticulture en raison de leur complexité. Pour les réactions cutanées résultant de la manipulation des plantes, le docteur Martine Drouet, du CHU d'Angers, a rappelé la nécessaire distinction entre réactions dites toxiques (non allergiques) et vraiment allergiques. Dans un autre registre, les aménités paysagères, c'est-à-dire les bienfaits générés par le paysage, ont été abordées lors d'une intervention sur les trames vertes urbaines avec leur double vocation de restauration de la biodiversité fonctionnelle à l'échelle d'un territoire et d'amélioration du cadre de vie. Au rang des enseignements du programme de recherche national, « la fréquentation d'un espace n'est pas forcément corrélée à sa valeur », a rappelé Nathalie Leblanc, chercheuse au CNRS, soulignant que le terme biodiversité n'est pas toujours évocateur pour le grand public dont la conscience écologique a d'autres références d'appréciation, comme les odeurs de campagne ou les couleurs. Autre constat, les politiques vont parfois plus vite que la mise à disposition des données pour réussir ces aménagements. Il est bon de le répéter en cette période pré-électorale.Communications disponibles via http://rencontres-du-vegetal.agrocampus-ouest.com/

Photo : Les trames vertes urbaines ont une double vocation : restaurer la biodiversité fonctionnelle à l'échelle d'un territoire et améliorer le cadre de vie... Elles ont donc un impact sur la santé !

Linda Kaluzny-Pinon